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D’un enfant à l’autre

Isabelle Roussel Stéphan

Notre premier poste fut Abidjan. J’y suis arrivée enceinte de 5 mois et demi de notre premier enfant. Rendez-vous était pris dans un hôpital en France pour mon accouchement avec un retour à 7 mois et demi de grossesse.

En arrivant à Abidjan avec mon ventre bien rond, je fus l’objet de mille et une attentions délicates et chaleureuses. Mais j’ai également eu droit à moult conseils et détails sur les avantages et les inconvénients d’accoucher à Abidjan ; cela allait des commentaires les plus dithyrambiques aux plus catastrophistes.
Ce tourbillon de commentaires ne changeait rien à certaines vérités : je n’avais pas de gynécologue sur place, je n’avais pas le temps de me faire ma propre opinion du système de santé et de la qualité des structures hospitalières, de bien prendre du recul sur ce qui m’était dit. Je n’ai donc pas modifié mes plans et j’ai accouché en France. Entourée de médecins qui scrutaient mon ventre chaque jour, j’ai suivi leurs conseils lorsqu’ils m’ont dit : « Dis à ton homme de venir, le bébé sera là dans moins d’une semaine ». Ce qui fut vrai, et c’est ensemble nous avons accueilli notre premier enfant.

Premier Ministre, premier prévenu !
Pour notre second enfant, j’ai accouché à Abidjan. Plusieurs facteurs, dont un en particulier - et qui a pesé très lourd dans mon choix - m’ont convaincue de rester à Abidjan : le centre de transfusion sanguine venait de mettre en place, dans le cadre de la lutte contre le sida, un centre de conservation du sang dans lequel il était possible de se faire prélever son sang et de le conserver. Ce qui, en cas de besoin, permettait d’être auto transfusé. Un luxe inouï dans un pays où le risque de contamination sanguine était très grand. Et puis, j’avais une gynécologue en qui j’avais toute confiance, je connaissais la structure d’accueil, mon premier accouchement avait été très facile et ma deuxième grossesse se déroulait sans encombre.

Un mois et demi avant la date présumée de l’accouchement, j’ai eu plusieurs prélèvements sanguins ; mon mari, donneur universel, devait lui aussi être prélevé. Mais notre fils a pointé le bout de son nez avec trois semaines d’avance, avant que le papa ait eu le temps de donner son sang … et avant que la gynécologue, partie quelques jours en vacances, ait eu le temps de rentrer ! C’est à deux que nous avons accueilli notre second enfant ; mon mari a dû, pour cela, annuler un rendez-vous chez le Premier ministre (un des tout premiers dans la confidence de l’événement !).

Ce choix d’accouchement à Abidjan a été un choix personnel et de couple. Toutes les conditions médicales et de confiance étaient réunies pour rester sur place. Cela avait l’avantage d’éviter une séparation familiale et permettait d’être certain d’être ensemble pour l’accouchement ; mon mari voulait être là. Et puis, il y avait notre aîné, petit homme qui allait perdre son statut d’unique ; rester ensemble les semaines précédant l’accouchement pour l’accompagner était pour nous très important. Et puisque nous le pouvions, nous l’avons fait. Ce fut le bon choix.

Un conseil ? Faites comme vous le voulez, comme vous le sentez. Il faut savoir écouter ce qui nous est dit sans nous laisser déborder et en gardant le contrôle de notre décision.

Isabelle Roussel Stéphan

mardi 13 avril 2021

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