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Choisir son orientation scolaire en expatriation

Amélie Farizon

Amélie Farizon est conseillère en orientation scolaire et professionnelle. Elle accompagne les jeunes dans leurs choix d’orientation scolaire et professionnelle en mettant l’accent sur la connaissance de soi et la valorisation du potentiel individuel. Ancienne DRH à l’international, elle a elle-même vécu les défis de l’expatriation et comprend les enjeux liés à l’orientation dans un contexte multiculturel. Dans cet article, elle apporte un éclairage sur les défis spécifiques que rencontrent les jeunes expatriés et partage des conseils concrets pour les aider à construire un parcours épanouissant et adapté à leur projet de vie.

Les défis de l’orientation en expatriation
- Une orientation parfois mal préparée
L’orientation représente un enjeu majeur pour les jeunes. En 2024, une étude a révélé que 20 % des étudiants en France ont déposé un dossier de réorientation sur Parcoursup. Ce chiffre met en évidence l’importance d’une anticipation efficace. Une orientation mal préparée peut avoir des conséquences significatives. Les familles expatriées doivent souvent assumer des frais de scolarité élevés, auxquels s’ajoutent le logement et le matériel, sans bénéficier du soutien direct de leur entourage. Ce manque de repères et d’informations génère une grande anxiété chez les jeunes, qui peuvent se sentir perdus face à l’ampleur des choix à faire. Une orientation subie ou une réorientation forcée risque également d’entraîner une perte de confiance en soi et une démotivation.

- Un monde du travail en mutation
Le monde professionnel évolue à une vitesse fulgurante et il est estimé que 85 % des métiers de demain n’existent pas encore aujourd’hui. Face à cette réalité, l’orientation ne doit plus être perçue comme une décision figée, mais bien comme un parcours évolutif. Les expatriés, souvent confrontés à des contextes nouveaux et variés, développent naturellement des compétences essentielles sur le marché du travail. L’adaptabilité est une qualité précieuse qui leur permet de naviguer entre différents systèmes et cultures. La communication interculturelle devient un véritable atout pour les entreprises internationales, tandis que la capacité à résoudre des problèmes se forge à travers les expériences vécues dans des environnements changeants.

Les clés pour bien s’orienter
- Se connaître soi-même
Une orientation réussie repose avant tout sur une introspection approfondie. Se poser les bonnes questions est essentiel pour définir une voie épanouissante. Quelles sont mes passions, mes forces, mes valeurs ? Quel environnement me motive et me correspond le mieux ? Pour amorcer cette réflexion, je propose l’exercice du blason qui peut être un outil précieux. Ludique et structurant, il permet de mettre en lumière les centres d’intérêt et les valeurs personnelles d’un jeune, en l’aidant à mieux cerner ses aspirations profondes.

- Explorer les métiers et formations
Se projeter dans un métier sans l’avoir expérimenté peut être difficile. Et cela devient encore plus difficile quand on vit à l’étranger. Heureusement, plusieurs plateformes offrent aux jeunes la possibilité de découvrir différentes professions et d’échanger directement avec des professionnels. Des outils comme JobGlasses, JobIRL ou ExplorJob permettent de poser des questions à des experts du secteur et d’obtenir des conseils concrets. Par ailleurs, les stages et les jobs étudiants restent des expériences précieuses pour affiner ses choix. Être confronté à la réalité d’un métier, en comprendre les exigences et les opportunités, constitue une étape déterminante dans le processus d’orientation.

- Tester et valider ses choix
L’expérimentation est une étape clé pour confirmer une orientation. Un jeune expatrié peut valider ses choix en s’engageant dans des projets personnels, des associations ou des stages d’observation. Ces expériences lui permettent d’évaluer son intérêt réel pour un domaine et de développer des compétences concrètes. Plus il teste, plus il affine sa vision de son avenir.

Outils et ressources
Tests de personnalité et d’orientation
Pour affiner son projet d’orientation, plusieurs outils sont disponibles. Je suggère le test des intelligences multiples d’Howard Gardner qui est un excellent moyen de mieux comprendre ses aptitudes et de découvrir ses modes de fonctionnement privilégiés. Contrairement aux tests classiques, qui se basent principalement sur le QI, ce modèle met en lumière une combinaison d’intelligences influencées par la culture, l’éducation et les expériences de chacun. En complément, des ressources comme l’ONISEP, qui propose des fiches métiers et des tests d’intérêts, ou encore la plateforme Parcoursup, qui référence plus de 24 000 formations en France, constituent des sources précieuses pour orienter son choix.

Anticiper la transition entre systèmes éducatifs
L’une des grandes difficultés pour un jeune expatrié est d’anticiper les différences entre systèmes éducatifs. Il est donc crucial de se renseigner sur les équivalences et les conditions d’admission des établissements envisagés. Idéalement, cette transition devrait être préparée un à deux ans à l’avance, afin de permettre au jeune de mieux appréhender les exigences académiques et de se donner toutes les chances de réussite. Participer à des salons étudiants et à des journées portes ouvertes est également une excellente manière d’explorer les opportunités et de poser les bonnes questions aux responsables pédagogiques.

Se faire accompagner
Un jeune sur deux estime que son établissement scolaire ne l’aide pas suffisamment dans son orientation. Faire appel à un conseiller d’orientation peut donc faire une réelle différence. Cet accompagnement permet d’obtenir un regard extérieur objectif, de bénéficier d’un suivi structuré pour élaborer ses vœux sur Parcoursup, préparer ses candidatures et rédiger son CV. Il offre aussi la possibilité d’explorer des pistes adaptées aux aspirations individuelles de chaque jeune, tout en tenant compte de son parcours personnel et de ses contraintes liées à l’expatriation.

Préparer son retour ou son départ
- Les défis de la transition culturelle
Quitter un pays d’expatriation pour entamer des études dans un nouvel environnement est un bouleversement qui ne doit pas être sous-estimé. Cette transition implique de s’adapter à un nouveau système scolaire ou universitaire, de gérer les différences culturelles et identitaires et de reconstruire un réseau social. Ces défis peuvent être sources d’angoisse, mais ils peuvent aussi être vécus comme des opportunités d’apprentissage et d’enrichissement personnel.

- Faciliter son intégration
Pour mieux vivre cette transition, il est recommandé d’anticiper les différences culturelles et de s’informer sur la vie locale avant le départ. S’impliquer dans des activités sociales et étudiantes permet de créer rapidement de nouveaux repères et de s’intégrer plus facilement dans son nouvel environnement. Enfin, le coaching interculturel peut être une aide précieuse pour comprendre les codes culturels du pays d’accueil et mieux naviguer entre les différentes attentes académiques et sociales.

Conclusion
L’orientation scolaire en expatriation peut sembler complexe, mais elle offre aussi de nombreuses opportunités. Les élèves ayant étudié à l’étranger sont des candidatures précieuses pour les écoles et les recruteurs. L’important est de garder à l’esprit que l’orientation n’est pas une décision définitive, mais un cheminement progressif. Chaque expérience, chaque découverte contribue à bâtir un avenir épanouissant et riche de sens.


Fondatrice de The Rise Hub
www.therisehub.fr

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Crédit photo logo : @ unsplash

jeudi 3 avril 2025

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