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L’Hôtel de Beauharnais - Résidence de l’Ambassadeur d’Allemagne

Paule Roudaut

Visiter l’Hôtel de Beauharnais, l’actuelle résidence de l’Ambassadeur d’Allemagne, rue de Lille, permet de revisiter non seulement l’histoire du 19°siècle, mais aussi celle des relations franco-allemandes sous la conduite de Madame Françoise de Guilhermier-Jacquot, conférencière des Musées Nationaux. Son enthousiasme pour les lieux s’est avéré contagieux.

L’hôtel, construit en 1713 par Germain Boffrand, a appartenu à plusieurs familles d’aristocrates avant d’être pillé lors de la Révolution. Il est alors vendu à des spéculateurs qui l’ont fait restaurer luxueusement pour le mettre en location. En mai 1802, l’hôtel est acheté par Eugène de Beauharnais, âgé de 22 ans, fils de Joséphine, épouse du Premier Consul, Napoléon Bonaparte. Cet élégant hôtel convenait tout à fait à ce jeune homme, qui, à l’époque, était le seul héritier de Napoléon.

Joséphine et sa fille Hortense se sont prises de passion pour aménager et décorer le bâtiment : ajout d’un portique au perron pour être dans la mode égyptienne, modification des pièces, rien n’est assez beau ou assez luxueux.

A partir de 1805, Eugène devient vice-roi d’Italie et ne vient presque plus dans son hôtel. Napoléon, mécontent du coût exorbitant de la rénovation de l’hôtel, en retire le droit d’usage à Eugène et s’en sert comme résidence officielle pour ses invités.

En 1814, lors de l’occupation de Paris par les Alliés, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II réquisitionne l’hôtel. Il parviendra à l’acheter à Eugène en 1818. L’acte de vente qui décrit « les ouvrages de luxe » permet d’avoir une idée exacte de la valeur des travaux de décoration à l’époque.

L’Hôtel de Beauharnais devient ainsi la légation de la Prusse et un pôle d’attraction pour les visiteurs allemands à Paris. Puis en 1871, l’Hôtel devint la Résidence de l’Ambassadeur de l’Empire Allemand puis de la République de Weimar, et enfin du Reich jusqu’en 1944. Il fut alors confisqué et attribué au Ministère français des Affaires étrangères.
C’est en 1962 qu’il fut rendu à la République fédérale d’Allemagne pour devenir la résidence de l’Ambassadeur. L’Hôtel fut alors longuement et minutieusement restauré.

La visite des salles et salons nous a montré un des joyaux du style du Consulat puis de l’Empire. En plus de l’aspect artistique et culturel, n’oublions pas la dimension politique de cette entreprise qui a associé les destins tumultueux de la France et de l’Allemagne dans le passé, et qui montre, au-delà des turbulences de l’histoire, que la réconciliation franco-allemande, dont nous avons célébré l’an dernier le cinquantième anniversaire, est une sorte de viatique pour la construction européenne.

Paule Roudaut

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lundi 22 mai 2023

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