Français d’Australie 1788-1988

Contrairement à certaines idées, sur l’attitude des Australiens à l’égard de la France et des Français entre 1788 et aujourd’hui, décrites par Eric Berti, ancien consul général à Sidney, et une pléiade d’historiens, la France n’a jamais vraiment perdu sa puissance et son prestige même pendant les périodes de conflit.

Vingt-quatre portraits hauts en couleur illustrent cette présence. Citons en quelques-uns. La Pérouse arrive, en 1788, en vue de Botany Bay, pour une expédition purement scientifique, six jours seulement après l’arrivée de la flotte anglaise qui débarque ses bagnards et fonde Sidney. En 1851, Antoine Fauchery, chercheur d’or et photographe de talent, crée un bistrot pour expatriés non anglo-saxons. Une initiation à la cuisine goutée de nos jours par les nombreux touristes australiens. Se succèdent les cartographes, les scientifiques, les explorateurs, un naufragé, recueilli pendant 17 ans par des aborigènes, un surintendant de police, le fondateur du Comptoir national d’escompte, un vigneron-politicien, une courtisane-écrivain. Céleste de Chabrillan, épouse du consul de France, née Céleste Mogador, a publié des mémoires scandaleux admirés par Alexandre Dumas et trousse une chronique de la ruée vers l’or. En 1880, se développe la filière de la laine qui fera la richesse des industriels de Tourcoing et celle des éleveurs de mérinos. En 1890, Berthe Mouchette crée la première Alliance française qui a essaimé et se porte toujours bien. Actuellement, l’Australie est devenue l’un des principaux excédents commerciaux de la France.

Francine Boidevaix

Français d’Australie 1788-1988
Sous la direction d’Eric Berti
(Editions Essais PUR, 2023)