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Les Hospices de Beaune

Florence Michaud-Fournier

Chacun à notre rythme, avouons-le, nous traînons tous depuis des mois sur internet. Les travailleurs acharnés conjuguent recherches, télétravail, conférences ; d’autres grapillent des informations de tous genres, s’informent, visitent, se promènent. Ma promenade à moi, m’a menée aux abords des Hospices de Beaune. J’y suis allée récemment, « en présentiel ». J’ai trouvé porte close bien sûr. Et la façade austère que j’ai vu se dessiner devant moi ne laissait rien deviner des trois cours et des tuiles vernissées disposées géométriquement qui couvrent le bâtiment, comme on le voit souvent en Bourgogne.

Alors, en attendant mieux, ma visite fut virtuelle.

Ce bâtiment extraordinaire appelé Hôtel-Dieu, fut construit en 1443 par Nicolas Rolin, chancelier du Duc de Bourgogne, et sa femme Guigone de Salins. Ils ont voulu consacrer une partie de leur fortune à cette œuvre de miséricorde pour gagner leur Salut. Ce lieu était consacré aux pauvres et aux malades. Un ordre de Dames Hospitalières et dont il reste moins de dix représentantes à Beaune, a exercé jusqu’à nos jours sa fonction d’aide aux malades. On se rappellera à ce propos « La grande vadrouille » dont l’une des scènes se passe dans la salle des « pôvres » : un anglais couché dans un lit jouant au malade est examiné par l’une des sœurs qui lui dit d’un ton péremptoire : » Vous aimez bien tout ce qui est bon ?... C’est très mauvais ».

Un Jugement dernier intemporel

Jusqu’en 1971, le lieu est resté un hôpital. Depuis, les malades sont hébergés dans un espace plus adapté à la médecine moderne et le bâtiment d’origine est devenu musée. C’est là que l’on peut admirer une œuvre majeure attribuée au peintre Van der Weyden : le polyptyque du Jugement dernier. Commandé par le couple fondateur, il n’a pas bougé depuis lors, de ce bâtiment. Chaque panneau de bois est composé individuellement sur une base de triangle inversé mais la composition générale montre une seule et même scène. On y admire le Christ vêtu de rouge au centre, les pieds posés sur le globe. Saint Michel, pèse les âmes, les 12 apôtres sont en discussion, les anges blancs tiennent les instruments du supplice du Christ, les anges rouges appellent les âmes à monter au Ciel. Marie et Jean-Baptiste sont là eux aussi. A l’envers des panneaux, que l’on ferme parfois, sur fond d’or et habillés de couleur sombre, on voit les donateurs, Nicolas et Guigone, accompagnés des saints Sébastien et Antoine.

L’ensemble est une merveille, présentée sur le site web des Hospices, accompagnées d’une musique profonde.
Je ne manquerai pas d’y faire une visite lorsque le monde sera revenu à la normale. Et peut-être goûterai-je de ce vin produit par les Hospices et gardé dans leurs caves immenses.

En attendant, d’autres visites virtuelles m’attendent comme « Pompéi au Grand Palais », « les grottes de Lascaux », « la dentelle dans les Hauts de France » : tant de voyages, tant de rêves.

Florence Michaud-Fournier

mardi 15 février 2022

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