40e conférence à Bruxelles, 2024

Ce rendez-vous important nous a permis d’échanger, de présenter les derniers projets réalisés par chaque association, des acquis ou études effectués au cours de l’année écoulée, mais également de nous entretenir et discuter avec les délégués aux familles participants.

L’AFCA MAE était représentée par sa présidente Zoé Meyer et la déléguée Nicki Epinay-Foss, et le MEAE par la déléguée aux familles Elena Tonev.

La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib a ouvert la conférence en déclarant aux participants que « le rôle de la politique familiale au sein du ministère des Affaires étrangères n’a jamais été aussi crucial. Nos diplomates parcourent le monde, se déplaçant souvent avec leurs proches, pour défendre les intérêts et les valeurs de notre nation. Il est de notre devoir de veiller à ce que leurs familles soient soutenues, que leurs sacrifices soient reconnus et que leur bien-être soit une priorité ».

Les thèmes discutés lors de la conférence

L’agenda des deux jours a été dense. A part les thèmes touchant au fonctionnement interne de l’EUFASA, comme la modification des statuts ou la modernisation du site internet, les différents groupes de travail ont présenté leurs travaux effectués depuis la dernière conférence de 2023.

Emploi : Le dernier rapport du groupe de travail sur la recherche (ERD) met en évidence les défis auxquels sont confrontés les partenaires et conjoints des agents du service extérieur pour maintenir un revenu ouvrant des droits à la retraite. Malgré un niveau d’éducation souvent très élevé et leur fort désir de travailler, les conjoints diplomatiques se heurtent à des obstacles multiples et importants, tels que des restrictions en matière de droits du travail, une fiscalité floue et une compétitivité réduite sur le marché du travail, tant dans le pays d’origine que lors du détachement. Il existe souvent des obstacles supplémentaires à la recherche d’un emploi pour les conjoints nés à l’étranger (rapport disponible sur https://eufasa.org , rubrique research).

Pour mieux comprendre le niveau de chômage et de sous-emploi parmi les conjoints, l’ERD a présenté son projet de mener une étude des taux de chômage, en utilisant les définitions et les mesures de l’OCDE qui seraient largement comparables aux données au niveau national. Ce questionnaire sera envoyé prochainement aux associations membres.

Travail à distance transfrontalier : Des recherches ont révélé qu’une grande majorité des conjoints du service extérieur souhaitent travailler, également pendant leur détachement à l’étranger, à la fois pour le sentiment d’utilité que cela leur donne ainsi que pour leur propre sécurité financière. Depuis la pandémie, l’intérêt pour le travail à distance (télétravail) s’est considérablement accru, mais les cadres juridiques et les informations sur la manière de travailler à distance n’ont pas suivi le rythme des besoins. Le groupe de travail sur le travail et l’emploi a donc élaboré un document d’orientation pour les conjoints /partenaires du service extérieur sur le travail à distance, qui a été présenté lors de la conférence.

Dépendance et divorce/séparation - Session avec les délégués aux familles :
A la suite des recherches et au rapport de l’ERD sur la dépendance et le divorce/séparation, une séance conjointe a été tenue avec les délégués aux familles. Ces derniers ont fait part des soutiens actuellement offerts par leurs ministères pour les conjoints confrontés à un divorce ou à une séparation, quelques ministères envisageant d’améliorer leur politique à ce sujet.

Soutien linguistique des enfants à l’étranger  : Les enfants des agents du service extérieur s’adaptent aux changements réguliers et importants de leur scolarité et de leurs langues d’enseignement. Le groupe de travail sur les enfants a montré que ces expériences sont très individuelles et a souligné l’importance d’avoir accès à un soutien linguistique dans la langue maternelle pour aider les enfants à réussir leur transition vers leur pays d’origine et leur système scolaire.

Des recommandations faites aux MAE

A l’issue de la conférence, un ensemble de recommandations a été rédigé afin qu’il soit adressé par courrier à tous les ministres européens des Affaires étrangères. Ce courrier servira à les sensibiliser sur les actions de l’EUFASA et à demander leur attention sur les thèmes touchant aux conjoints.

Ce courrier mentionne que les délégués travaillent pour identifier des solutions efficaces et réalisables afin de répondre aux besoins des familles du service extérieur, pendant la conférence annuelle mais également tout au long de l’année. L’EUFASA voudrait ainsi solliciter le soutien des MAE et elle appréciera toute suggestion et proposition afin d’assurer le bien-être des familles du service extérieur.

Les recommandations en détail :

1. Pour les conjoints : Le droit des conjoints et partenaires du service extérieur de travailler, de gagner de l’argent et d’épargner pour leur retraite est essentiel non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour les MAE afin de maintenir l’attractivité des carrières du service extérieur. L’EUFASA recommande donc aux MAE d’accorder une haute priorité à la mise en œuvre de mesures qui améliorent la capacité de travail des conjoints et partenaires, notamment :
• éliminer les obstacles à l’emploi, fournir des services efficaces de soutien à la carrière et garantir des politiques solides en matière d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les agents du MAE ;
• fournir une assistance et des informations directes et adéquates aux conjoints sur les démarches administratives nécessaires en poste afin d’exercer un emploi rémunéré, y compris le travail à distance ;
• évaluer régulièrement dans quelle mesure les politiques de soutien à la carrière des conjoints améliorent leurs taux d’emploi, entre autres mesures de soutien.

2. Pour les enfants : Même si le multilinguisme présente de nombreux avantages, il est également important, pour leur identité culturelle et leur réintégration dans leur pays d’origine, que les enfants puissent conserver leurs compétences linguistiques nationales. L’EUFASA recommande que les MAE fournissent un soutien aux enfants pour qu’ils développent et maintiennent la maîtrise de leur(s) langue(s) nationale(s) afin de faciliter leur réintégration lors de leur retour dans leur pays d’origine. Cependant, il est essentiel de reconnaître que les besoins des enfants peuvent varier considérablement selon leur langue maternelle et les langues d’enseignement disponibles à l’étranger, la capacité individuelle de l’enfant ou son besoin de soutien supplémentaire. Les familles devraient donc se voir proposer des options pour le soutien linguistique de leurs enfants, mais doivent avoir leur mot à dire dans le choix du soutien linguistique et des écoles à l’étranger qui répondent aux besoins de leurs enfants.

EUFASA et MAE : Une collaboration aussi nécessaire qu’indispensable

En conclusion, les MAE et les familles du service extérieur ont un intérêt commun important. Même si l’environnement géopolitique complexe et exigeant d’aujourd’hui renforce la nécessité de disposer d’agents compétents et expérimentés au bon endroit et au bon moment, ces derniers ne peuvent travailler de manière optimale que s’ils savent que leur famille bénéficie d’un soutien adéquat. Le bien-être de la famille est donc essentiel pour que les MAE puissent continuer à recruter, motiver et retenir dans cette profession d’agents hautement qualifiés.

L’EUFASA AISBL s’efforce de mieux comprendre les nombreux défis uniques auxquels sont confrontées les familles du service extérieur et plaide en faveur de pratiques efficaces de soutien familial au sein des MAE.

Pour plus d’information sur l’EUFASA consulter : www.eufasa.org

Zoé Meyer