Chandigarh : l’utopie réalisée

Le Corbusier et plusieurs équipes d’architectes ont réalisé entre 1953 et 1966 une véritable « ville nouvelle », entrée aujourd’hui au Patrimoine de l’Unesco.
Système de circulation fluide, répartition en secteurs d’activités et en zones d’habitations, et place structurante des équipements sportifs et des espaces verts.
Les bâtiments combinent la modernité européenne et les multiples déclinaisons de l’expression du béton armé, aux techniques et aux matériaux locaux. Les surfaces extérieures n’ont pas été enduites mais simplement peintes par endroits.
L’esthétique est novatrice : l’expression brutaliste du béton se mêle à des formes primaires issues de la géométrie puriste, des lignes droites, épurées et étirées, grâce à des façades laissées libres et à des fenêtres tout en longueur.

La ville a continué à se construire après la mort de Le Corbusier, grâce en particulier à son cousin, Pierre Jeanneret qui s’est installé à Chandigarh de 1951 à 1966. Il a signé une centaine de bâtiments ainsi que de nombreuses pièces de mobilier. Un mobilier aux lignes pures et harmonieuses, dont l’objectif est d’être à la fois esthétique et fonctionnel. C’est la fusion inédite de l’avant-garde moderniste européenne, de la tradition hindoue et de l’héritage colonial britannique.

Francine Boidevaix