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Dior, j’adore !

Francine Boidevaix

Partager l’émerveillement de cette expo en vaut la peine. Peut-être aurez-vous le catalogue entre les mains, verrez-vous des photos sur le Net ? Alors, regardez, cela en vaut la peine. Que l’on soit "fashion" ou non.

La mise en scène des salles était grandiose s’achevant par le feu d’artifice de la dernière. La présentation était à la hauteur de la perfection des 300 robes exposées qui retracent un univers de beauté et d’élégance à travers l’histoire du fondateur de la maison, les influences artistiques qui l’ont marqué, et la continuité poursuivie par ses successeurs, pourtant bien différents : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Ralf Simons et, depuis peu, Maria Grazia Chiuri.

S’ajoutaient les œuvres des grands photographes comme celle de Cecil Beaton représentant la Princesse Margaret portant la robe officielle de ses 21 ans, et la même robe exposée, prêtée par Buckingham Palace, ou la fameuse « Dovna avec éléphants » de Richard Avedon, un fourreau et une photo magiques.
Dior

Le New Look
Il y a 70 ans, Christian Dior, un industriel quadragénaire (1905-1957) soutenu par Marcel Boussac, lance le « New look ».
En 1947, au lendemain de la guerre, les Françaises ont soif de féminité et d’élégance. Christian Dior tourne le dos à la mode « garçonne » illustrée par Chanel. Les Américaines se font tirer l’oreille, mais adoptent vite la veste cintrée et la jupe plissée descendant au-dessous du genou. « Les clientes étaient priées de s’acheter un corset (47 cm de tour de taille de préférence !) nous explique notre conférencière Mme XXXX et la jupe à plis nécessitait 17 mètres de tissu, au moment où les restrictions imposaient 3 mètres ».

Aujourd’hui, la mode vient de la rue. A l’époque, ce sont les couturiers qui donne le La dans toutes les couches de la société. Chaque année, Dior décrète la longueur des jupes que les femmes rallongent ou raccourcissent pour « être à la mode ».

Se succèdent la ligne « Corolle », Zig Zag, ailée, verticale, profilée, H, A. Dior transforme les femmes en fleurs, comme avec la robe de la jeune Brigitte Bardot (1952) décorée de broderies de fleurs des champs présentée dans une salle dédiée aux « Jardins Dior », couronnée d’une voute poétique de branchages. D’autres font la part belle au muguet, la fleur préférée du créateur.

Les grands bals des années 50 voient tournoyer les robes de cour inspirées du Versailles de Marie-Antoinette. Un peu plus tard, Dior exalte la beauté de Lady Di avec un fourreau bleu nuit. On ne s’ennuie pas une seconde, car les robes de Christian Dior offrent une permanente variété et toujours la beauté.

  • « Une robe telle que je la conçois est une architecture destinée à exalter les proportions du corps de la femme  », écrit Christian Dior.

L’élégance faisant un tout, il développe les produits dérivés, chaussures, sacs (on peut voir le sac « Chouchou » offert à Lady Di par Bernadette Chirac), parfums (Miss Dior a été conçu pour sa sœur Catherine, grande résistante).
La robe en raphia brodée (650 heures de travail) que porte Natalie Portman dans l’actuelle publicité du parfum montre aux visiteurs que la tradition est maintenue.

Avec John Galliano, une part de scandale entre dans la maison avec la collection « clochard » et cette tenue en python, si serrée que le » malheureux mannequin, taille 32, ne pouvait la porter que les quelques minutes du défilé, en retenant sa respiration. Mais, c’est lui qui développe le prêt à porter, salvateur.

Les « petites mains » sont aussi à l’honneur. Ainsi cette jeune femme que l’on peut admirer réalisant une broderie. « Pour la robe entière, exposée derrière moi, explique-t-elle, il faut compter 800 heures plus 200 pour la robe elle-même. La cliente doit-elle attendre aussi longtemps pour pouvoir la porter ? » Certainement pas. « Elle l’aura trois semaines plus tard. Nous serons plusieurs à travailler ».

C’est cela la Haute couture. Perfection et dévouement aux clientes.

Francine Boidevaix

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dimanche 15 janvier 2023

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