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Jeanne Lanvin toujours vivante
Les créations de Jeanne Lanvin se regardent autant qu’elles se portent.
A 13 ans, elle est « trottin » (livreuse), à 18 ans, modiste indépendante avec un capital d’un Louis d’or, une cliente et 300 F de crédit fournisseurs.
A 22 ans, elle ouvre sa première boutique « Lanvin (Melle Jeanne) Modes », rue Boissy d’Anglas, pour s’installer définitivement en 1893, à l’âge de 26 ans, 22, rue du faubourg Saint-Honoré, où se trouve toujours la maison Lanvin.
Marguerite, devenue Marie-Blanche, sa fille
1893 est la date phare de son existence. Marguerite, sa fille unique bien-aimée naît et devient sa première source d’inspiration. En 1908, Jeanne Lanvin créé des vêtements d’enfant ; en 1909, son département jeune fille et femme lui donne accès au Syndicat de la couture, l’univers très fermé des « Maisons de couture ». Elle ne s’arrête pas là : suivent les départements mariée, fourrure, décoration, sport, mode masculine.
En 1927, pour célébrer les 30 ans de sa fille devenue Marie-Blanche de Polignac, elle compose le parfum « Arpège ». Le célèbre logo de la maison, représentant la couturière et sa fille est apposé au le flacon boule. C’est ce même logo qui accompagne les créations Lanvin aujourd’hui.
Jeanne Lanvin ne se contente pas d’imaginer des robes, elle crée ses tissus, ses couleurs, ses broderies, toujours à la pointe d’une innovation classique.
L’exposition commence par des robes, qui au fil du temps, déclineront le « bleu Lanvin », inspiré des vitraux médiévaux et de Fra Angelico, un bleu qui peut devenir « Azur », « Delft », « Firmament », « Bleu nuit », « Saphir »... Puis, des géométries noires et blanches célèbrent l’avènement de l’Art déco, le cubisme, le futurisme. « Madame », comme on l’appelle avec révérence, éblouit avec ses broderies, surpiqûres, entrecroisés, spirales, découpes. Les lignes fluides des robes longues s’accommodent des broderies éclatantes en rhodoïd, des surpiqués en fils métalliques, des cristaux Swarovski.
Le manteau de la Comtesse Greffulhe
Jeanne Lanvin, c’est l’élégance à la française, même dans ses modèles « La Diva », « Maharané », « Mille et une nuits ». Toujours dans l’air du temps, toujours classique et souvent encore très portable. Nous avons été nombreuses à vouloir repartir avec le manteau géométrique, inspiré d’un mur de briques surréaliste, de la Comtesse Greffulhe, créé en 1936, ou, ma préférée, la « robe éclair » de 1933, en tissu léger blanc, zébré de noir.
Habillées par Jeanne Lanvin, les femmes du monde de l’avant-guerre avaient toutes une classe folle, même dans un maillot de bain tout de broderies argentées (?) porté au bord de la piscine de Marie-Laure de Noailles à Hyères.
Francine Boidevaix
mercredi 30 octobre 2019





