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Association française des conjoints d’agents du ministère des Affaires étrangères

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La direction des Amériques et des Caraïbes

Francine Boidevaix

Tout au bout d’un long couloir, au 5e étage du Quai d’Orsay, se trouve le bureau lumineux, avec vue sur les Invalides et la Tour Eiffel, de la Directrice des Amériques et des Caraïbes, Mme Maryse Bossière.

Grande, sereine, elle n’a pas l’air de quelqu’un qui vient d’enchaîner, en une semaine, une visite d’État au Mexique avec le Président de la République, le premier voyage d’un ministre des Affaires étrangères à Cuba et des consultations politiques au Guatemala avec ses homologues. « Vous avez là le résumé du travail d’un directeur, sans oublier bien évidemment le suivi quotidien des pays de la zone », dit-elle en souriant.

A cela, il convient d’ajouter que Mme Bossière exerce aussi les fonctions de Haut fonctionnaire chargé de l’égalité des droits au sein du ministère. « A ce titre, je veille à supprimer les obstacles à l’accès des femmes à des fonctions d’encadrement. Je participe ainsi, par exemple, à la réflexion de l’administration pour améliorer l’accompagnement des conjoints au départ et au retour des postes à l’étranger. Nous travaillons aussi à une organisation du travail qui permette de mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Cela concerne bien évidemment nos collègues femmes, qui, lorsqu’elles ont des enfants, souhaitent à juste titre assumer pleinement leurs responsabilités de mère de famille sans pour autant devoir renoncer à une carrière. Mais, de plus en plus, nos collègues masculins partagent cette préoccupation d’équilibre de vie. L’optimisation du temps de travail de tous doit permettre d’éviter les présences tardives abusives qui ont trop longtemps été la règle dans cette maison. De même, la mise à disposition d’outils informatiques mobiles permet d’éviter de lourdes permanences au bureau, notamment en cas d’urgence ou de crise ».
Suit-elle ses propres recommandations ? « Je dois avouer qu’il m’arrive de rentrer assez tard, mais je ne dois pas m’en vanter. J’incite mes collaborateurs à partir plus tôt. Un départ tardif ne doit pas être un marqueur de la qualité du travail. En s’organisant bien, il est tout à fait possible d’assurer le même niveau de productivité ».

Des entorses sur les horaires
La directrice peut se permettre quelques entorses sur ses horaires, car ses trois enfants ont pris leur envol. Et puis, ils ont acquis de bonnes habitudes de responsabilité. « Avant de prendre ces nouvelles fonctions, j’étais ambassadrice au Chili, mon mari ambassadeur en Namibie. Les enfants étaient restés en France pour terminer leurs études supérieures. Après dix ans en centrale afin de leur permettre d’achever leur scolarité secondaire à Paris, nous nous sommes enfin décidés à reprendre le chemin de l’étranger, mais cette fois, chacun dans un pays différent. « C’est le monde à l’envers, nous ont-ils dit alors, en général, ce sont les enfants qui quittent le nid familial pour aller à l’université. Chez nous, les enfants restent à la maison, et ce sont les parents qui partent... Et dans des directions diamétralement opposées ! ».

Quarante-deux accords
Mais revenons aux responsabilités d’une directrice géographique. « Notre rôle lors de visites officielles est de préparer les dossiers et de veiller ensuite à la bonne fin des décisions prises à cette occasion ». Quatre ministres ont accompagné le Président, 42 accords ont été signés avec le Mexique. « Nous avons coordonné l’ensemble des travaux préparatoires, sur impulsion de la cellule diplomatique de l‘Élysée et du cabinet du ministre, M. Laurent Fabius. Notre ambassade à Mexico et l’ambassade du Mexique à Paris ont assuré la liaison avec les autorités mexicaines. Les 42 accords ont nécessité de multiples navettes avec les ministères compétents. La déclaration conjointe franco-mexicaine qui a fixé un plan de travail commun pour les prochaines années a été l’objet, elle aussi, de nombreux ajustements. La direction en assurera maintenant le suivi en liaison avec les services compétents du MAE et ceux des autres ministères ».
Désormais, pour ce qui concerne les questions commerciales, la responsabilité revient à Mme Fleur Pellerin, Secrétaire d’État en charge du commerce extérieur et du tourisme auprès de M. Fabius, ce qui facilite les choses.

La direction géographique va donc travailler dans ce nouveau cadre avec la direction du Trésor mais traitera également avec les ministères de l’Economie et des Finances pour les dossiers de leur compétence. « Le voyage à Cuba du ministre, à la suite de la visite à Paris de son homologue, a été concentré sur une seule journée extrêmement dense. Le ministre, qui était accompagné de plusieurs représentants d’entreprises, a été reçu par Raul Castro et a eu des entretiens avec les ministres cubains des affaires étrangères et du commerce extérieur. Il a visité les nouveaux locaux de l’Alliance française mis à disposition par les autorités cubaines. Cette Alliance est particulièrement dynamique, ayant le plus grand nombre d’élèves rapporté au nombre d’habitants. Il a également reçu à la résidence de l’ambassadeur de France la communauté française ainsi que des personnalités cubaines et a eu une réunion avec les représentants des entreprises françaises présentes à Cuba. La direction des Amériques et des Caraïbes a préparé cette visite avec notre ambassade à la Havane et en liaison bien sûr avec le cabinet du ministre et le service de presse du ministère ».

Des relations approfondies
Depuis deux ans, les relations avec l’Amérique latine se sont approfondies et élargies. Le Président de la République et le ministre des Affaires étrangères ont reçu à Paris de nombreux représentants de ces pays et ils s’y sont déplacés fréquemment, ce qui génère, pour les deux sous-directions concernées et pour nos ambassades dans cette région du monde, une activité très soutenue. La sous-direction d’Amérique du Nord a également beaucoup de travail car la France entretient avec les États-Unis des relations étroites sur de multiples sujets, qui dépassent largement le strict cadre des relations bilatérales. Les deux pays siègent en effet ensemble au Conseil de Sécurité, ainsi que dans de nombreuses instances multilatérales comme le G8, le G20, l’OCDE. Avec les autorités fédérales canadiennes, les relations sont également très suivies, et avec le Québec, où réside une très importante communauté française, la coopération et les échanges sont particulièrement denses, et très divers.
La direction des Amériques assure aussi, comme toutes les directions géographiques le contact quotidien avec nos ambassades. Elle les appuie, les informe, leur transmet les instructions et se nourrit de leurs télégrammes.

Tenir la maison
Mme Bossière et son époux, désormais à la retraite, ont pu se retrouver ensemble dans les mêmes postes, notamment dans la première partie de leur carrière, à Berlin (RDA), Londres et Tunis, avant d’être appelés à devenir chefs de postes diplomatiques. « A Tunis, j’étais ministre conseiller et mon mari, Consul général. Il fallait beaucoup recevoir, tenir la maison. Le travail d’un conjoint de chef de poste n’est pas celui qui demande le moins de compétences !  ».

Propos recueillis par Francine Boidevaix

mardi 13 avril 2021

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