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Association française des conjoints d’agents du ministère des Affaires étrangères

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La délégation à la mobilité externe

Entretien avec Cédric MANUEL

Installé dans les locaux lumineux, récemment rénovés du site Convention, Cédric Manuel est un homme heureux et fort occupé. Il mène de front deux missions au cœur de la nouvelle dynamique du Quai d’Orsay. Il est chef de service de la délégation ministérielle à l’encadrement supérieur rattachée au DGA ; il dirige la délégation à la mobilité, rattachée à la DRH.

Votre parcours est original. Vous avez commencé par travailler à la Direction de l’administration pénitentiaire. Quel souvenir en gardez-vous ?
J’ai beaucoup appris en termes de ressources humaines, notamment avoir un regard bienveillant et lucide. Pour le personnel pénitentiaire, les conditions de travail sont souvent difficiles. Un surveillant m’a dit un jour qu’à la fin de la peine d’un détenu, ce dernier lui avait dit : « Moi je sors, toi tu restes.

Ayant épousé une femme diplomate nommée au Portugal il découvre alors le rôle de conjoint sans travail et en profite pour préparer l’ENA et entrer au Quai d’Orsay. D’où un célibat géographique à Strasbourg pour lui et à Lisbonne pour elle, expérience que sa femme et lui ont décidé de ne plus jamais renouveler durant leur carrière.

Quelles sont les tâches de la Délégation à l’encadrement supérieur ?
La Délégation à l’encadrement supérieur est directement liée à la réforme de la Haute Fonction publique. Son but est de renforcer les compétences managériales de nos cadres, de les évaluer, de les accompagner et d’identifier les potentiels. Nous créons de nouveaux outils comme le programme Tremplin, dédié aux cadres féminines du ministère pour renforcer la féminisation des cadres dirigeants. Nous accompagnons les cadres supérieurs pour renforcer notre culture managériale commune. Depuis plusieurs années, par ailleurs, nous luttons contre les cas de mauvais management : nous avons conçu une évaluation à 360 degrés et sommes pionniers en la matière. Imaginez un cercle où la personne se trouverait au centre. Tout autour, les collaborateurs, le supérieur hiérarchique, les pairs donnent une évaluation anonyme. Un collège d’anciens ambassadeurs fait la synthèse. A la suite de cela, nous proposons un accompagnement personnalisé, des formations…. Les cadres supérieurs sont également évalués tous les 6 ans pour faire un bilan de leur parcours. C’est directement issu de la réforme.

La Délégation à la mobilité comporte deux volets : elle recherche, identifie et promeut les mobilités à l’extérieur du ministère. Elle est également chargée de l’accueil, par exemple par la voie de détachement, de fonctionnaires n’appartenant pas au ministère.

L’idée de faire une mobilité a-t-elle été difficile à faire accepter ?
L’esprit que nous souhaitons diffuser est que sortir du ministère pour acquérir de nouvelles qualifications est une chance. Certains collègues ont des craintes à ce sujet. Vont-ils pouvoir revenir au ministère dans de bonnes conditions, valorisera-t-on leur mobilité ? Il faut rassurer. Nous n’obligeons à rien. Nous proposons des postes à l’interministériel et pour le secteur privé nous avons un système de recherche d’opportunités. Nous restons proches des sortants   ; nous avons créé un groupe WhatsApp pour maintenir les liens, nous les recevons, nous préparons leur retour en liaison avec la DRH… Le dialogue est permanent et permet de déceler les compétences acquises. Actuellement, 430 agents de catégories A, B, C sont à l’extérieur. La moitié sont des catégories A. Ils restent 3 ou 4 ans en moyenne, mais c’est très variable.

Et les mobilités entrantes, ne causent-elles pas des perturbations ?
On compte environ 330 entrants en ce moment. Je dois reconnaître que le Quai d’Orsay est attractif, mais pas toujours pour de bonnes raisons et nous devons aussi rappeler quelles sont les contraintes de ces métiers si particuliers. Nous cherchons à récupérer des compétences, notamment techniques, que nous ne trouvons pas en interne. Mais nous cherchons aussi à diversifier nos profils. Parmi les ambassadeurs, vient ainsi d’être nommé un ingénieur général de l’armement en Suède et nous avons ou avons eu aussi des préfets, des recteurs etc. A contrario, l’actuelle préfète du Lot, par exemple, vient du ministère, et nous avons aussi des cadres dirigeants au ministère des Armées, ou à Bercy. Il faut rappeler que tous les candidats à un premier poste d’ambassadeur, qu’ils soient internes ou externes, passent devant une commission d’aptitude.

Vous rentrez d’Addis-Abeba. Quelle était la raison de ce voyage ?
Nous essayons avec la Direction d’Afrique, de rendre ce continent plus attractif pour les agents. Nous avons eu deux réunions avec les numéros 2 de la zone. Au programme, les sujets de logement, de scolarisation, de sécurité et aussi les perspectives pour les conjoints. La mobilité sortante ou entrante peut aussi être une solution pour aider ces derniers à trouver sur place un travail. Nous avons établi un dialogue régulier avec plusieurs administrations pour cela. C’est important pour aider les collègues à se projeter plus sereinement avec leur famille.

Propos recueillis par Francine Boidevaix

mardi 24 juin 2025

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