Guillaume Chatel

Si mes premiers clichés remontent aux appareils jetables 24 poses, emmenés en vacances, mon grand intérêt pour la photo s’est révélé lors d’une soirée dans un bar, avec des amis. Nous regardions par une fenêtre et avons commencé à jouer avec le focus afin de rendre nets les croisillons d’une fenêtre, et le fond plus flou. Voilà qui ne correspondait plus du tout à ce qu’on voyait ! Comme un peintre, un photographe peut choisir de représenter le « réel », ou bien jouer avec les éléments pour montrer quelque chose de très différent, et pourtant présent. C’est cette réflexion qui m’a mené vers ma passion pour la photo.

Quelques mois plus tard, je me suis lancé dans des balades avec quelques copains amateurs de photo. Nous explorions un quartier de Paris, en essayant de prendre des photos sur un thème, de jour ou de nuit. C’était aussi l’époque des premiers tutoriels vidéos, avant Youtube, avec des photographes pros partageant leurs techniques pour les différentes situations. Apprendre ces méthodes, par la vidéo, l’expérience et les livres, permet de gagner du temps et d’approcher des thèmes très différents. Nous avons tous des sensibilités et des centres d’intérêt différents, mais s’entraîner sur des thèmes comme le portrait, la photo sportive, la photo d’architecture, est très enrichissant et peut être utilisé ensuite quand l’occasion se présente lors de vacances, d’une visite, voire au quotidien avec des enfants !

Depuis mes débuts, mes thèmes de préférence ont varié. Ils dépendaient souvent du lieu où je me trouvais. Aujourd’hui, c’est l’Urbex (ou l’exploration de ruines récentes) qui me passionne véritablement. Les friches dans les grandes villes regorgent d’endroits abandonnés, laissant libre court à notre imagination. Comment travaillaient les gens dans cette usine désaffectée ? Quelle est l’histoire de cette locomotive renversée ? Qui vivait dans cette maison abandonnée au milieu de nulle part ? Des villes comme Detroit, dans le Michigan, au passé industriel tragique, sont incroyables pour les amateurs d’Urbex, avec de nombreuses usines désaffectées.
Avec l’Urbex, on est toutefois souvent frustré puisqu’après avoir repéré un site prometteur, on peut réaliser que l’accès y est impossible, soit pour des raisons de sécurité, soit pour des raisons légales. Un de mes plus grands regrets est de n’avoir pu aller sur North Brother Island pendant notre séjour à New York, qui est maintenant une réserve d’oiseaux. Je vous invite à regarder quelques images sur internet !

Un des avantages de la photo est d’exercer « le regard » au quotidien. Des paysages, des bâtiments assez simples, peuvent devenir très intéressants grâce à un détail qu’on va y trouver, un motif géométrique qui se répète, une lumière du matin, du soir, mais aussi avec une météo proposant des nuages sombres, ou tout simplement de la brume.

Quand on est, comme moi, amateur et pas professionnel, les plus beaux clichés nécessitent de la chance : être là au bon moment, avec la météo qui donnera un effet spectaculaire, etc. Il faut aussi être prêt à rater quelques apéros, ou à se lever tôt, puisque les heures autour du lever ou du coucher du soleil sont les meilleures pour avoir des couleurs incroyables.

Comment ne pas conclure en ajoutant que mon fils de bientôt 4 ans souhaite un appareil photo pour Noël, pour mon plus grand plaisir.

Guillaume Chatel